L'addiction au cannabis
La DSM (Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders) est une association de médecins et psychiatres qui étudie et classifie les troubles mentaux. La DSM a listé 11 signes qui, s'ils surviennent durant l'année, peuvent vouloir dire que la personne présente une dépendance au cannabis :
- Besoin impérieux et irrépressible de consommer du cannabis ;
- Beaucoup de temps consacré à la recherche de cannabis ;
- Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de cannabis ;
- Problèmes personnels ou sociaux ;
- Augmentation de la tolérance au cannabis ;
- Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation (transpiration, irritabilité, faim, colère, compensation par une autre addiction, etc.) ;
- Usage même lorsqu'il y a un risque physique ;
- Incapacité de remplir des obligations importantes ;
- Activités réduites au profit de la consommation ;
- Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ;
- Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques.
Si une personne de votre entourage présente au moins deux de ces signes durant l'année, elle serait potentiellement sous l'effet de l'addiction au cannabis selon les critères de la DSM.
L’addiction est qualifiée de faible si 2 à 3 critères sont présents, d'addiction modérée pour 4 à 5 critères remplis, et d'addiction sévère pour 6 critères et plus.
Impact sur la santé et le quotidien
La consommation de cannabis, surtout lorsqu'elle devient quotidienne, peut entraîner des conséquences significatives sur différents aspects de la vie. Selon plusieurs études publiées dans des revues scientifiques, l'usage chronique de cette substance modifie le fonctionnement cérébral et augmente le risque de développer des troubles cognitifs durables.
Le tétrahydrocannabinol (THC), principal cannabinoïde psychoactif du cannabis, agit directement sur le système nerveux central. Des analyses systématiques et méta-analyses récentes démontrent un lien entre la consommation de cannabis et divers problèmes de santé. La consommation chronique est notamment associée à un risque accru de développer une psychose ou d'aggraver une schizophrénie latente, particulièrement chez les personnes prédisposées.
En plus des effets sur la santé mentale, la fumée de cannabis contient des substances cancérigènes pouvant contribuer au cancer du poumon ou aux cancers de la tête et du cou. Par ailleurs, l'impact sur les fonctions cognitives peut se manifester par un temps de réaction ralenti, des troubles de la mémoire et une perception biaisée de la réalité.
L'impact sur les relations sociales et professionnelles
La consommation de THC peut également jouer un rôle déterminant dans les relations de couple et les interactions sociales. Les changements d'humeur, l'hostilité parfois observée et la difficulté de communication peuvent créer des conflits au sein du couple et affecter la relation de manière profonde. Le comportement désinvolte d'une personne qui fume régulièrement peut devenir une source de tension.
Dans le cadre professionnel, l'usage du cannabis peut affecter la productivité et la concentration au travail. Les mouvements lents, la tendance à l'isolement et les comportements parfois jugés "inappropriés" par l'entourage peuvent entraver l'évolution professionnelle. Selon le Code de la santé publique, l'usage récréatif reste encadré, ce qui place les usagers dans une situation délicate vis-à-vis de leur employeur.